Questions

Tout le monde peut-il être hypnotisé ?

L’état d’hypnose s’acquiert par apprentissage: on apprend à entrer en état d’hypnose.

Tout le monde peut être hypnotisé mais nous ne sommes pas égaux dans la rapidité avec laquelle nous faisons cet apprentissage. Une minorité de personnes peuvent être hypnotisés en quelques secondes, une autre nécessite de nombreuses heures, mais la plupart des personnes peuvent faire l’apprentissage de l’hypnose en quelques minutes.

Une fois acquis, l’état d’hypnose est appris définitivement, il suffit de vouloir entrer en hypnose pour retrouver l’état rapidement même lorsque l’on n’a pas été hypnotisé depuis des années.

Est-ce qu’il faut y croire pour que ça fonctionne ?

Non, c’est un mythe qui a la dent dure mais il n’est absolument pas nécessaire d’y croire pour que ça fonctionne.

Tout d’abord, il faut comprendre que l’état d’hypnose est un état naturel observable et mesurable qui est tout aussi réel et concret que l’état d’éveil ou que les différents états de sommeil. De la même manière qu’il serait absurde de se demander s’il est nécessaire de croire au sommeil pour qu’il fonctionne, il n’est pas moins absurde de penser qu’il faut croire à l’hypnose qu’elle fonctionne. L’état d’hypnose ne se soucie pas des croyances individuelles pour exister objectivement.

En revanche, ce qui est vrai c’est que contrairement à un état d’hypnose naturel qui se déclencherai spontanément par les aléas de la vie sans que le sujet ne le voit venir, celui provoquée par l’hypnotiseur est un état d’hypnose que l’on cherche à déclencher artificiellement sur un sujet qui sait ce qu’il est censé se produire et qui peut y opposer une résistance, consciemment ou non. Il est donc nécessaire d’avoir l’engagement de ce volontaire, c’est à dire une véritable volonté de vouloir que ça fonctionne et de vouloir vivre cet état même si l’on ne croit pas qu’on y arrivera ou même qu’il existe.

Il est très fréquent que des personnes qui n’y croient pas du tout, ou qui doutent de leur propre aptitude, parviennent à vivre des phénomènes impressionnants parce qu’ils se sont engagés avec une curiosité sincère dans la démarche et ont suivi toutes les instructions avec une volonté réelle de voir ce qu’il adviendra… tout comme il est fréquent que des gens qui se pensent eux-mêmes “réceptifs”, et qui croient dur comme fer à l’hypnose, éprouvent des difficultés à vivre un état d’hypnose parce qu’elles ne sont pas vraiment certaines de vouloir vivre l’état en raison de ce qu’elles pourraient y dire ou y faire.

La clé n’est pas de croire mais plutôt de vouloir sincèrement que ça fonctionne pour pouvoir suivre les instructions avec un engagement total.

Combien de séances d’hypnose faut-il ?

Il n’y a pas de réponse générale qui s’appliquerai à tous.

Tout d’abord, même si la norme est un apprentissage de l’état d’hypnose dès la première séance, il peut nécessiter plusieurs séances chez certains avant même de pouvoir débuter un travail sur une problématique.

Ensuite, un même symptôme peut avoir une ou plusieurs causes, nécessitant une ou plusieurs séances: une phobie peut être apparue suite à un évènement unique relativement peu traumatique et qui ne nécessite qu’une séance, un évènement unique très traumatique qui nécessite plus de travail, ou encore être liée à plusieurs traumatismes qui nécessitent tous d’être accompagnés.

C’est lors des séances, en fonction de ce qui remonte à la conscience, que le client découvre avec le praticien ce qu’il va falloir travailler.

L’hypnose, est-ce que c’est dangereux ?

Une personne peut glisser dans un état d’hypnose dans toute situation traumatique de la vie: c’est un état de conscience que nous pouvons vivre naturellement même si l’on ne s’en rends pas toujours compte sur le moment.

Il s’agit d’un état particulièrement proche, si ce n’est identique, à l’état de sommeil paradoxal que nous rencontrons dans le cycle du sommeil, il n’y a donc pas plus de danger à entrer en hypnose qu’à aller se coucher le soir.

L’une des craintes principales est la peur, infondée, de rester bloqués dans cet état. Une transe légère non entretenue se dissipe naturellement après quelques minutes, notre niveau de vigilance reprenant le dessus, là où une transe profonde non entretenue emmène vers… un bon dodo bien réparateur. S’inquiéter de rester bloqué en état d’hypnose équivaut à s’inquiéter de rester bloqué en état de sommeil, ce n’est tout simplement pas possible car les horloges biologiques interfèrent avec cet état.

Quelles sont les contre-indications à l’hypnose ?

Il n’y a pas de contre-indication réelle à l’hypnose, tout comme il n’y a pas de contre-indications à entrer en sommeil paradoxal, mais certaines pathologies sont incompatibles avec un accompagnement par un hypnotiseur sans bagage médical et/ou psychiatrique.

Si vous êtes atteint d’une pathologie ou d’une psychopathologie connue, consultez votre thérapeute pour vous assurer qu’il n’y a pas de contre-indication à pratiquer hors du cadre du suivi thérapeutique habituel. Si c’est le cas, il existe des médecins et des psychiatres qui pratiquent l’hypnose, et c’est plutôt vers eux qu’il faut se tourner.

Combien de temps pour voir les effets de l’hypnose ?

Tout dépend du symptôme qui amène une personne à consulter et de la cause derrière ce symptôme.

Les effets peuvent être immédiats, le client arrive avec un symptôme et repart sans, tout comme ils peuvent s’atténuer progressivement au fil de séances, ou ne pas ou peu évoluer jusqu’à ce qu’une séance clôture le travail sur un traumatisme.

Il arrive également que l’hypnose ne puisse pas apporter de solution à une problématique, soit parce que ce n’est pas le bon outil, soit parce que la problématique dépend de facteurs sur lesquels l’hypnose n’a pas de prise.

Peut-on s’hypnotiser soi-même ? (auto-hypnose)

On peut tout à fait s’hypnotiser soi-même mais avec certaines limitations.

Tout d’abord, il est difficile de travailler un sujet traumatique en auto-hypnose car il faut parvenir à baisser son niveau de conscience pour pouvoir accéder aux traumas, mais conduire la séance nécessite d’être relativement conscient. L’auto-hypnose reste une hypnose relativement superficielle, idéale pour se détendre ou questionner son subconscient sur des questions sans enjeu, potentiellement pour libérer certaines émotions chez les plus entrainés, mais néanmoins limitée dès lors qu’il s’agit d’aller explorer un sujet en profondeur.

Vais-je perdre le contrôle ?

Pas nécessairement, on ne perd que le contrôle que l’on accepte de perdre.

Au cabinet, le but n’est pas de perdre tout le contrôle mais d’en lâcher suffisamment pour que la séance puisse se dérouler. Puis, progressivement, apprendre à en lâcher un peu plus à chaque séance au fur et à mesure que l’on réalise qu’il n’y a pas de danger.

Lorsque les clients arrivent volontairement à perdre tout contrôle, parce que sentiments de sécurité et de confiance sont totales, les séances sont particulièrement rapides et efficaces car rien ne vient inhiber ce qui doit être dit, rien ne vient bloquer les larmes qui doivent sortir, etc…

Chez certains clients, perdre tout contrôle est trop difficile, alors ils apprennent juste à accepter de laisser certaines choses se faire automatiquement tout en gardant la possibilité de les bloquer. Le travail est plus long et moins efficace car il peut y avoir des sabotages involontaires, il faut contourner certaines inhibitions, s’y reprendre à plusieurs fois pour libérer des émotions, etc…

Qu’est-ce que l’hypnose peut soigner ?

L’hypnose ne soigne pas, elle peut être utilisée en complément d’un suivi médical avec autorisation du thérapeute, mais elle ne s’y substitue pas.

L’hypnose n’est pas de la médecine.

Elle est indiquée pour la déprogrammation de comportements, la libération d’émotions refoulées, la gestion de traumatismes, de deuils, de phobies, de douleurs chroniques et plus généralement les troubles psychosomatiques divers.

Son indication principale est l’accompagnement de troubles divers d’origine psychologique et qui ne relèvent pas de la médecine.

Se souvient-on de tout pendant une séance d’hypnose ?

L’état d’hypnose peut faire remonter de nombreux souvenirs dans leurs moindres détails, y compris parmi des souvenirs traumatiques refoulés et habituellement inaccessibles à la conscience, mais il n’est pas possible de savoir si ces souvenirs sont réels ou s’il s’agit de faux souvenirs fantasmés.

Il est très fréquent de se souvenir d’évènements que l’on a complètement oublié, y compris dans la jeune enfance, mais rien ne permet d’attester que ce qui remonte à la conscience s’est réellement déroulé: certains souvenirs sont bien réels, d’autres sont clairement fictifs, et bien souvent il n’est juste plus possible de savoir.

Durant les séances, on ne se préoccupe pas de la véracité des souvenirs qui remontent à la conscience: tout souvenir traumatique est accueilli et travaillé, comme s’il s’était effectivement déroulé, car c’est ce souvenir qui provoque les troubles et qui doit être désensibilisé.

Se souvient-on de tout après une séance d’hypnose ?

La plupart des personnes se rappellent de l’essentiel des séances, oubliant parfois quelques phrases comme si elles n’avaient tout simplement pas été prononcées, mais sans pour autant avoir vrai oublis prolongés.

Certaines personnes vivant des transes profondes peuvent n’avoir absolument aucun souvenir des moments où elles n’étaient “plus là”, mais le souvenir de la séance revient instantanément dès qu’il leur est suggéré de se rappeler de tout ce qu’il s’est passé durant la séance.

Personnellement, lorsque le client est revenu à lui en fin de séance, je suggère que tout ce qui ne nuira pas au travail remonte instantanément pour qu’il n’y ait pas de zone d’ombre.